Voici le chapitre 1 de Mariage avec M. Darcy. Mariage avec M. Darcy est est l’épisode 1 d’Orgueil et Pemberley. C’est aussi une suite Romantique d’Orgueil et Préjugés de Jane Austen. Retrouvez immédiatement Elizabeth et Fitzwilliam. Ils sont au bord du lac de Pemberley, la veille du mariage, et ils n’attendent plus que vous !
Suite Orgueil et Préjugés : Lizzy et Darcy, au bord du lac de Pemberley
Chapitre 1 : Veille de mariage au clair de lune avec William
Émerveillée, Elizabeth Bennet s’absorba dans la contemplation des eaux cristallines du lac. Elle se trouvait à l’intérieur de l’immense domaine de son futur époux. Derrière elle se dressait le manoir de M. Darcy, un bijou architectural à nul autre pareil.
Véritable îlot de lumière dans le soir tombant, Pemberley House, dans le Derbyshire, était majestueuse de beauté. Mais, partout où leregard de la future mariée s’attardait, il y avait de nouvelles merveilles à admirer : les arbres centenaires du parc, le belvédère d’une blancheur immaculée au loin et, debout dans l’herbe à ses côtés… son fiancé.
C’était son fiancé, surtout, qui captivait son attention.
Dans ce décor féérique, d’une splendeur à couper le souffle, Fitzwilliam Darcy faisait plus que jamais vibrer les cordes de son cœur. Il était magnifique, imposant, troublant de beauté… et dès le lendemain, il l’épouserait. Malgré son orgueil tenace, sa susceptibilité de rang et son désir inné d’accomplir ce qui était attendu de lui, il avait succombé.
Il lui avait été impossible de renoncer à elle – et cela malgré tous les obstacles qui s’ingéniaient à les séparer. En cette veille de mariage triomphale, il avait même convié sa fiancée à un tête-à-tête romantique au bord du lac.
Il était donc tout à fait naturel qu’Elizabeth Bennet se sente comblée, assise sur le gazon, dans la splendeur pourpre de cettechaude soirée du mois d’août.Non loin d’elle, des abeilles bourdonnaient et des libellules glissaient sur l’eau.
— Enfin seuls, Elizabeth ! se délecta-t-il en prenant place à ses côtés.
À la lumière de la lune, la noblesse des traits de M. Darcy était encore plus frappante. Son manteau à queue parfaitement coupé et son pantalon bien ajusté de couleur claire lui allaient à merveille. Quant à ses grands yeux noirs, ils étaient braqués sur elle. Sa couronne de cheveux sombre bougeait en même temps que le vent.
Elle tourna la tête vers la voûte céleste :
— Et sous les étoiles, M. Darcy ! s’émerveilla-t-elle.
C’était très romantique.
Il acquiesça tout en scrutant le ciel :
— Nous allons pouvoir nous parler à cœur ouvert.
Elle pencha la tête sur le côté d’un air taquin :
— Avez-vous beaucoup de choses à me dire ?
— Beaucoup, en effet.
Elle feignit de s’impatienter :
— Pourriez-vous faire court ? J’ai un rendez-vous important demain matin – je ne voudrais pas le manquer.
Cette tendre attaque ravit M. Darcy.
— Pour rien au monde je ne voudrais vous le faire manquer, dit-il, la voix rauque d’émotion.
Cette allusion à leur imminent mariage transforma l’espièglerie naturelle d’Elizabeth en douce euphorie. Très doucement, M. Darcy posa son front contre le sien. L’instant magique se prolongea longtemps. Elizabeth respirait tout contre les lèvres entrouvertes de son fiancé. Les yeux fermés, elle se tança intérieurement pour ses peurs passées – et elles étaient nombreuses !
Encore une fois, elle avait mal jugé M. Darcy. Elle méritait le pire des châtiments, au lieu de quoi, elle profitait de la douce chaleur de son corps. Il ouvrit soudain les bras pour elle – et cela ressemblait terriblement à une récompense, tant son cœur battait fort.
Enfin, il la relâcha – à contrecœur, lui sembla-t-il. Elle-même aurait pu rester blottie contre lui toute la nuit.
— Tout a-t-il été préparé à votre convenance, Elizabeth ?
— Oui.
Son sourire niais devait parler pour elle.
— Ma sœur ? Et Mme Reynolds ? insista-t-il.
— Ont été absolument charmantes, monsieur. Aucune femme n’aurait pu rêver accueil plus chaleureux.
Le matin même, toute la famille Bennet était arrivée à Pemberley. Bien que leur long voyage en provenance de Longbourn, dans le Hertfordshire, les ait épuisés, tout s’était fort bien passé.
Secondé de Charles Bingley et du colonel Fitzwilliam, M. Darcy n’avait pas ménagé sa peine pour accueillir les dames comme il se devait. Il n’y avait pas eu de détestable raideur dans ses adresses envers Mme Bennet, ni de regards condescendants jetés vers Mary et Kitty. Leurs manières bruyantes et peu distinguées n’avaient pourtant pas changé. Les deux petites sœurs d’Elizabeth se disputaient à deux pas de lui. Mais, trop absorbé par le sourire étincelant de sa fiancée, il n’avait pas semblé le remarquer.
Un point de détail intriguait encore Elizabeth :
— Avez-vous vraiment demandé à votre cousine, Lady Clarisse, de rester cachée dans la bibliothèque lors de mon arrivée ?
Cela, elle le tenait de Charles Bingley. Dès qu’il s’agissait de révéler les secrets de son grand ami Darcy, le beau-frère d’Elizabeth savait se montrer volubile !
William lui lança un long regard pénétrant :
— En effet. Je me doutais de votre réticence à la revoir, après Londres[1].
Lady Clarisse Christobald était la petite sœur du colonel Fitzwilliam et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Elizabeth ne la portait pas dans son cœur. En vérité, elle ressentait encore moins d’amitié pour Clarisse que pour Miss Bingley, en son temps. Mais elle était d’humeur assez joyeuse pour laisser dormir le passé.
Elle répondit donc à l’affectueuse sollicitude de son fiancé par un coup d’œil espiègle.
— La pauvre lady ! s’écria-t-elle sans dissimuler son amusement. De mon côté, je n’ai pas eu la même courtoisie envers vous : je vous ai laissé gérer les transports de Mère, Kitty et Mary tout seul. Je serai une mauvaise épouse, M. Darcy : fuyez tant que vous le pouvez !
Mais il s’y refusa formellement :
— Non, dit-il, le regard intense.
Elizabethlui sourit de toutes ses dents. Il s’était exprimé avec une conviction si profonde ! Tout en le dévisageant d’un air curieux, elle se redressa dans l’herbe tendre de son beau domaine :
— Vous ne désirez pas fuir ?
Au lieu de lui répondre, il posa sa grande main chaude derrière sa nuque et commença à avancer son visage magnifique du sien. Envoûtée par la douceur du soir, sa beauté masculine et la certitude de se savoir aimée de lui, elle le laissa faire. Elle consentit à ce que ses lèvres sublimes se rapprochent très lentement des siennes.
Mais à la réflexion… non. Elle était de trop bonne humeur pour se refuser le plaisir de le taquiner ! Au dernier moment, elle détourna la tête et sa bouche ferme alla se poser délicatement sur sa joue de porcelaine.
— L’obstacle est pourtant de taille entre nous deux, M. Darcy ! souffla-t-elle, tout sourire.
S’il regretta sa retraite soudaine, en parfait gentleman, M. Darcy n’en laissa rien paraître. Elizabeth s’interrogea : à quoi songeait-il ? Ses grands yeux noirs l’observaient avec une attention si confondante !
Si Elizabeth avait été moins modeste, elle aurait percé sans difficulté la raison derrière le silence prolongé de M. Darcy. Car il ne faisait aucun doute qu’à cet instant précis, il était subjugué par l’aura qu’elle dégageait, assise sagement à ses côtés, dans sa robe très simple en soie bleu pâle. Quand ses yeux magnifiques, pressés de le taquiner, s’attardèrent sur lui, il oublia même de respirer.
— Nos deux petites sœurs ne s’aiment pas du tout, jubila-t-elle.
Pour la première fois, il se troubla :
— Georgiana n’a rien mentionné à ce sujet.
— Bien sûr que non. Georgie est beaucoup trop bien élevée pour cela !
En plus d’être douce et affectueuse, la jeune Miss Darcy était un véritable modèle de bonnes manières. Elizabeth précisa dans une grimace de regret :
— Mon horrible sœur est la seule fautive.
Elle braqua deux yeux intrépides sur le gentleman très attentif à ses côtés :
— Mary se croyait douée au pianoforte… jusqu’à ce qu’elle fasse la rencontre de Georgiana. Je connais assez ma cadette pour pouvoir affirmer qu’elle pleurera de rage si jamais Georgiana joue de cet instrument demain, pendant la noce.
Malgré le récit de la conduite blâmable de Mary, le calme placide de M. Darcy ne se fissura pas. Il l’écoutait avec attention, sans pour autant juger la pauvre Mary indigne de devenir sa parente.
Au comble du bonheur, Elizabeth s’accorda le plaisir de le provoquer :
— Fut un temps, rappela-t-elle, un tel comportement aurait horrifié un certain gentleman du Derbyshire. Voyez-vous à qui je fais allusion, M. Darcy ?
Incapable de garder son sérieux plus longtemps, elle éclata d’un rire guilleret que M. Darcy ne prit même pas la peine de lui reprocher.
— Moquez-vous de moi tant que vous voulez, Elizabeth. Je l’ai grandement mérité.
La chaude affection qui flamboyait dans son regard perçant perturba Elizabeth. Elle lui fit songer au lendemain – et à la nuit de noces. Gênée par ses propres pensées, elle détourna la tête et se perdit dans la contemplation des eaux du lac.
Se méprenant sur son mutisme soudain, il la dévisagea avec prudence.
— Et pour répondre à votre question : non. Le comportement de votre petite sœur ne saurait altérer mes intentions envers vous.
Le sérieux sans faillede M. Darcy la confondit d’abord – mais dans le secret de son cœur, elle se sentit rassurée. Pourtant, la douce mélancolie ne disparut pas complètement de son sourire espiègle.
Elle ne doutait pas que cet homme magnifique, aux yeux frustrés et farouches, puisse se montrer magnanime envers la sottise de Mary. Cependant, il en allait peut-être différemmentde celle, moins pardonnable, de son autrepetite sœur, Lydia Wickham.
Percevant son changement d’humeur, M. Darcy persista :
— M’avez-vous cru assez idiot pour renoncer au mariage, Elizabeth ?
[1] Après Londres : c’est une référence aux évènements qui se sont passés dans le Prequel Enfermée dans la verrière avec M. Darcy. (Sortie prévue le 31 août 2022.)
« M’avez-vous cru assez idiot pour renoncer au mariage ? » : Darcy s’apprêterait-il à faire une nouvelle déclaration d’amour à Lizzy ? C’est bien possible !! Il se pourrait même que Lizzy se livre devant lui… Tout cela est à lire dans le chapitre 2 de Mariage avec M. Darcy… Car la scène, vous l’avez compris, n’est pas encore finie…