Orgueil et Préjugés de Jane Austen, le retour !

Voici le chapitre 1 de Nuit de Noces avec M. Darcy. Nuit de Noces avec M. Darcy est une suite Romantique d’Orgueil et Préjugés de Jane Austen. Retrouvez immédiatement Elizabeth et Fitzwilliam. Ils sont dans la chambre nuptiale et ils n’attendent plus que vous !

Chapitre 1 : Dans la chambre nuptiale

La nuit venait de tomber sur la campagne du Derbyshire et une douce brise d’été faisait onduler joyeusement les rideaux de la haute fenêtre donnant sur le parc de Pemberley. La chambre nuptiale était spacieuse, décorée avec luxe, mais sans l’ostentation si prétentieuse qui caractérisait tout le mobilier de Rosing Park. Le grand lit à baldaquin était recouvert de draps en lin blanc. La coiffeuse en bois de rose, le sofa en palissandre et la table de toilette formaient un cadre exquis autour de la jeune mariée plongée dans ses pensées.

Dans l’espoir de calmer les battements frénétiques de son cœur, Elizabeth s’était rapprochée de la fenêtre. Elle portait encore la magnifique robe de satin blancdans laquelle elle s’était mariée, et dont la jupe évasée se terminaiten une élégante traîne.

Ce matin même, elle avait épousé Fitzwilliam Darcy dans la chapelle de Pemberley, devant toute sa famille et la sienne. Ils étaient liés pour la vie dorénavant. Elle, Elizabeth Rose Bennet Darcy, s’était unie par amour au maître de Pemberley.

Cependant, dans l’état de nervosité extrême dans lequel elle se trouvait, Elizabeth se sentait incapable de soutenir le regard si troublant de M. Darcy. Il avait fait irruption dans la chambre nuptiale quelques instants plus tôt, alors qu’elle se préparait pour la nuit de noces.

Tiraillée entre la peur de le décevoir et la joie de le retrouver, elle se détourna du spectacle de la campagne du Derbyshire pour lui faire face.

La beauté naturelle de son époux, rehaussée par son élégant costume de marié, finit de faire perdre contenance à Elizabeth. Grand, large d’épaules, les cheveux aussi noirs que l’ébène, il avait l’assurance d’un homme conscient de sa propre valeur. Et pourquoi, après tout, ne serait-il pas imbu de lui-même ? À la lueur douce des bougies, adossé à la cheminée de marbre, il resplendissait. Doté d’un nez droit, d’une paire d’yeux noirs magnifiques et d’une bouche adorablement boudeuse, il était évident qu’il n’avait aucune raison de douter de lui-même.

Le long regard sans concession dont il la gratifia n’était pourtant pas propre à la rassurer.

Vêtu d’un pantalon bien coupé, d’une chemise empesée, d’un gilet de soie gris perle et d’une veste de brocartnoir, il détaillait la toilette gracieuse de sa jeune mariée avec une attention très flatteuse. Mais en même temps, il avait l’air si grave et si vexé que le cœur d’Elizabeth se serra douloureusement.

Regrettait-il déjà leur mariage ?

Il fallait qu’elle sache !

— J’espère que vous pardonnerez à ma mère sa grossièreté, M. Darcy, le supplia-t-elle.

Quelques instants plus tôt, Mme Bennet se trouvait avec Elizabeth dans la chambre nuptiale. Pendant que Jane, sa sœur aînée, ôtait son délicat voile de dentelle de ses longs cheveux bruns relevés en chignon, Mme Bennet s’était mise à parler de ce qui l’attendait lors de la nuit de noces. Elle avait confié à Elizabeth que M. Darcy se comporterait probablement comme une brute avec elle, que cela ferait mal, mais qu’elle ne devrait surtout pas se plaindre. Quand un bruit derrière Mère lui avait finalement indiqué que le jeune marié lui-même avait surpris leur conversation, elle ne s’était pas démontée.

— Je vous souhaite une très bonne soirée en compagnie de votre épouse, M. Darcy. Nul doute que vous saurez quoi faire avec elle ! avait-elle gloussé avant de se retirer avec Jane.

Elizabeth s’était sentie pâlir de tant de grossièreté. Sa famille avait toujours déplu à M. Darcy. Comment allait-il réagir ?

Contre toute attente, dès qu’elle parla, M. Darcy cessa de la toiser de son air inabordable.

Le visage radouci, il traversa la chambre nuptiale en trois longues enjambées.

— Je n’ai qu’une envie : celle de vous satisfaire, dit-il en s’inclinant galamment devant elle.

Sa grosse voix assurée était très mélodieuse et, bien qu’il fasse si honteusement référence au devoir conjugal, Elizabeth sourit de son audace. Son mari était un homme bon – mais si arrogant !

— Vous portez cette rivière de diamants à merveille, la complimenta-t-il.

Il posa délicatement sa main chaude et si masculine sur le collier de saphirs et de diamants qui ornait le cou gracile d’Elizabeth.

— Au contraire, monsieur, le contredit-elle, espiègle. J’ai l’air d’un vulgaire moineau dans les habits d’un paon ! Nul doute que Miss Caroline Bingley s’est fait cette réflexion quand elle m’a vue remonter l’allée de la chapelle, votre somptueux cadeau autour du cou.

Une flamme dans le regard, Elizabeth lui sourit de son air effronté habituel.

M. Darcy en oublia de respirer.

Fitzwilliam Darcy était un homme d’une très grande bonté. Il était aussi déraisonnable et imbu de lui-même. Il n’avait que 28 ans, un cœur en or et de très grandes responsabilités envers le domaine hérité de son père. Son abnégation totale envers sa famille et Pemberley, sa fierté féroce et la très haute opinion qu’il avait de lui-même ne l’avaient pourtant pas empêché de tomber éperdument amoureux d’Elizabeth Bennet.

Il la vénérait avec une telle force qu’à cet instant, ses grands yeux noirs paraissaient illuminés de l’intérieur.

— Je ne saurais dire quelle fut la réaction de Miss Bingley, Elizabeth, dit-il d’une voix rauque où perçait une douce émotion. Car je n’ai vu que vous dans la chapelle de Pemberley. Quand vous êtes apparue au bras de votre père, je n’ai plus été sensible qu’à votre grâce et à votre sourire. Il n’y avait que vous.

Incapable de se retenir, il la prit dans ses bras et posa délicatement son front contre le sien.

— La certitude d’une vie à vos côtés me remplit de joie, murmura-t-il avec ferveur en caressant ses cheveux soyeux.

Elizabeth ferma les yeux de contentement. Il la tenait serrée contre lui comme si elle était infiniment précieuse. Elle sentit même ses lèvres fraîches se frayer un chemin de baisers tendres de la racine de ses cheveux à ses paupières fermées.

C’était délicieux de se laisser aller contre lui en toute confiance, pendant que des frissons de bonheur se répercutaient dans tout son corps.

Mais ce petit moment d’osmose glorieux ne l’empêcha pas d’exprimer ses craintes.

— L’absence de lady Catherine à notre mariage a dû vous peiner, monsieur.

Elle dévisagea anxieusement le visage magnifique si proche du sien.

Lady Catherine de Bourgh était la tante de M. Darcy. Et cette grande dame n’avait pas mâché ses mots quand ce dernier lui avait annoncé ses fiançailles avec Miss Elizabeth Bennet, de Longbourn dans le Hertfordshire. Elle trouvait les parents de Miss Bennet indigne du rang de son riche neveu, raillait la profession des oncles d’Elizabeth et ne se résoudrait jamais à accepter une telle nièce dans sa famille prestigieuse. M. Darcy, dans sa grandeur d’âme, avait choisi de s’avilir aux yeux de sa tante plutôt que de renoncer à épouser la femme de sa vie. Malgré tout, son orgueil indomptable devait parfois lui faire regretter sa décision.

Il avait beau la tenir dans le cercle de ses bras protecteurs, Elizabeth n’avait-elle pas raison de s’inquiéter ?

— Car je sais ce que vous apporte ce mariage. Mais je sais aussi ce que vous y perdez.

Elle avait parlé avec un tel accent de regret que pour la première fois, M. Darcy prit toute la mesure de son chagrin.

— Avez-vous des craintes ? lui demanda-t-il d’un air grave.

Elle releva le menton pour le regarder dans les yeux. Leur différence de taille la rendait si minuscule à ses côtés ! Elle ne l’atteignait même pas à l’épaule.

— J’en ai, M. Darcy, se livra-t-elle. J’ai peur de ne pas être à la hauteur de vos espérances.

Avant de répondre, il prit le temps de pencher son visage tout près du sien.

Tout à coup, elle sentit son souffle chaud caresser sa joue tendrement. Ses grands yeux noirs transpercèrent son âme.

— En tant que Mme Darcy… ou au lit ? susurra-t-il.

FIN du chapitre 1…

« En tant que Mme Darcy… ou au lit ? » : il y va fort, le Darcy, vous ne trouvez pas ? 😉 A votre avis, comment va réagir Elizabeth ? Et aussi : est-il sérieux ou est-ce une manière pour lui de détendre l’atmosphère ? Toutes les réponses à ces questions sont dans le Chapitre 2…